HIPPOLYTE Georges, ma chère Marie-Thérèse, Journal du front 1914-1917 et correspondances

Ma chère Marie-Thérèse, Journal du front 1914-1917 et correspondances

En cette année 2018 qui marque la fin du Centenaire de la Première Guerre mondiale, j’ai le plaisir de vous informer que je viens de faire éditer les mémoires et les lettres que le grand-père de mon mari envoyait à sa femme ainsi que d’autres qu’il recevait de ses amis durant la guerre de 14-18, sous le titre « Ma chère Marie-Thérèse, Journal du front 1914-1917 et correspondances ». Il était lieutenant au 38e régiment d’artillerie. Il a défendu la Patrie sur les terres de l’Artois en 1915. Son frère a laissé sa vie dans les tranchées de la Somme en juillet 1916.

Voici quelques extraits de ces lettres :

« À 6 heures du matin, le 9. Vers 7 heures, l’aumônier divisionnaire donne l’absolution à tous. À 16 heures, je le retrouve dans une tranchée boche où je fus m’y reposer d’une course sur l’avant, et tout en causant, il reçoit une balle de shrapnel sur son calot. Pas de mal. La danse commence. Réglage des hausses ; à 7 heures, augmentation d’intensité du bombardement ; il devient considérable vers 9 heures et atteint son maximum vers 10 heures. La terre tremble, on ne s’entend plus, le vacarme est étourdissant. Les mines sautent, creusant des trous énormes. »

« Il pleut à seaux, le terrain est un véritable cloaque. Je suis dans une cagna en planches, à l’abri de l’eau et hermétique, mais mes hommes gadouillent dans une fange immonde et mes chevaux s’enfoncent dans la boue jusqu’aux jarrets. Le ciel est tellement bas que les crêtes des forts sont perdues dans les nuages. J’ai incité le capitaine à s’unir à ma protestation, mes hommes et mes chevaux vont attraper la crève. »

« Un orage épouvantable avec trombes de grêle et d’eau a mouillé tout le bivouac, l’humidité nous pénètre. Six heures après être tombée, la grêle résiste…./…  J’espère que les Boches nous ficheront la paix. La nuit dernière et dans la journée, ça cognait dur. Bons baisers. »

« Nous séjournons à nouveau dans les bois, mais cette fois d’une façon confortable. Mes hommes sont dans des huttes, mes chevaux sous des bâches. Personnellement, j’ai un abri en terre et fer où je me suis monté un feu. Il fume, mais tant pis. Le bois de chauffage n’est pas cher, on n’a que la peine de le ramasser sur place et de le débiter. Le coucher est médiocre, il n’y a ni paille ni foin. J’ai la colique depuis hier. Mes hommes en souffrent aussi. »

Vous pourrez consulter l’intégralité des lettres sur ce site  consacré à « Ma chère Marie-Thérèse ». Les articles qui s’y trouvent avec des extraits des mémoires et des lettres peuvent être enrichis par des commentaires. https://sylviehippolyte.wordpress.com