Le blog de Marie FAVRE.
Bonjour
Une de mes tantes à créé un blog et une page Facebook pour mettre à la disposition de tous la compilation qu’elle a faite de la correspondance de ses grands parents pendant la 1ère guerre mondiale. Elle a fait un livre, et diffuse son travail sur le blog sous forme d’épisodes …..
https://www.facebook.com/pages/14-18-Hebdo/687829491297346
http://www.14-18hebdo.fr/articles
Une plongée dans la vie quotidienne de Français pendant la guerre de 14-18 ou comment un couple et leurs proches ont traversé cette Grande Guerre.
But de ce blog :
Une plongée dans la vie quotidienne de Français pendant la guerre de 14-18 ou comment un couple et leurs proches ont traversé cette Grande Guerre.
Ce blog va mettre en ligne, à partir de fin juillet 2014 jusque fin novembre 2018, semaine après semaine, chaque samedi, 223 épisodes, les 223 semaines de guerre, plus un prologue et un épilogue.
Chaque épisode rassemble au jour le jour les préoccupations de la presse mais également celles d’une famille, et nous permet de suivre un quotidien parfois le plus banal alors que se déroulent des événements dramatiques. Eux ne savaient ni quand ni comment tout cela se terminerait !
Morceaux choisis de la correspondance :
4 août – ELLE (Marie Cuny à son mari).- Nos journées se passent jusqu’alors sans aucun incident, les nouvelles circulent à tort et à raison, on ne sait que croire. Dimanche soir le village était dans l’enthousiasme à l’idée que nos soldats étaient entrés à Colmar et avaient fait prisonnier un régiment de uhlans. Le lendemain, il fallait déchanter naturellement. / On a emmené 80 bœufs et vaches aujourd’hui, et on en prendra autant samedi prochain. On aura du mal ensuite de trouver du lait. Nos enfants vont très bien. Si seulement nous pouvions encore bien les nourrir pendant une quinzaine, après ils seraient plus en état de supporter des privations s’il le faut.
6 août – ELLE.-. Nous allons manquer prochainement de lait pour commencer. On emmène 3 vaches de la laiterie ce soir et le reste prochainement. Nous commencerons demain la soupe de pommes de terre pour le déjeuner du matin, laissant encore le lait qui reste pour nos cinq petits. / Mère m’a écrit, toujours de Gérardmer : « Longemer est occupé, il paraît que les Allemands sont de l’autre côté. Plus moyen de partir, les gares sont gardées, les magasins sont vides, on ne trouve plus rien, même le pain ces jours-ci, j’en ai acheté plusieurs miches qui sont à la cave …./… Tu as su sans doute comme nous avec quelle facilité les Allemands fusillent les Alsaciens, c’est affreux. Georges Schwindenhammer est à Celles-sur-Plaine. Dimanche sa mère et sa famille sont allées le voir et Mme écrivait à Thérèse qu’ils ont vu 120 Alsaciens qui venaient de passer le Donon pour servir en France. Pauvres gens, pourvu qu’on ne fasse pas payer cher à leurs parents leur fidélité à la France …/…
7 août – ELLE.– Jusqu’alors le village était tellement calme qu’il fallait vraiment se répéter qu’on était en guerre pour y croire, on ne voyait que des soldats dans les trains. Ce matin viennent d’arriver 2 000 hommes, des chasseurs à pied d’Annecy, des hussards de Chambéry, un état-major complet, nous avons le général et 2 officiers qui logent à la maison. Les hangars de l’usine sont pleins de soldats et de chevaux. Tous, officiers et soldats, sont très gentils et polis. Un hussard auquel je montrais les hangars me disait « Je vous dérange bien, Madame, mais vous verrez, on ne fera plus comme en 70, on les empêchera de venir jusqu’ici …/…
9 août – ELLE.- Hier le jeune commis de Cheniménil est venu prévenir Thérèse que l’usine était envahie, le bureau ouvert, etc. Thérèse et Maman y sont parties à 2 heures. Arrivées là, une usine dans un état épouvantable …/…
10 août – ELLE.- Tous les officiers et soldats sont enchantés de la prise de Mulhouse. Hier à la sortie de la messe, il y avait un rassemblement devant l’affichage des dépêches et un soldat lisait haut pour tout le monde. A la fin de la lecture, tous les autres ont battu des mains …/…
12 août – ELLE.- Tes nouvelles sont bien rares, je n’ai encore reçu qu’une lettre de toi, peut-être n’es-tu pas plus heureux, il paraît qu’il y a une censure très sévère à Epinal et que plus de la moitié de la correspondance est brûlée. / Nos troupes sont parties, et on est tout étonné de voir le village si calme. Avant-hier nous sommes allés les enfants et moi dans les prés après le goûter rechercher la dernière voiture de foin que devaient traîner des bœufs, je me rappelais mon jeune temps et le plaisir que nous avions à revenir perchés sur le haut de la voiture, j’ai voulu leur faire goûter ce plaisir à leur tour …/…
16 août – ELLE.- Maurice nous a annoncé la mort de plusieurs officiers du 149e. Il paraît que ces affreux Allemands dans la côte de Ste Marie avaient fait des batteries ou des refuges bétonnés en disant que c’était des travaux pour des mines de cuivre et d’argent. Pour mieux cacher leur jeu, ils avaient même fondé une société anonyme. Nos pauvres troupes, le 149, sont arrivées là-dessus et ont été canardées. Le 149 est décimé. / Le régiment de Georges, le frère de Thérèse, était entré à Schirmeck hier, mais ils n’y étaient pas restés pour la nuit et s’étaient retirés sur le Donon pour redescendre dans la vallée dès le matin. Ils ont fait des prisonniers et ont tué pas mal d’Allemands en descendant. Un chef allemand était venu en auto jusque l’hôtel Velleda et a été surpris par les soldats, son conducteur a sauté de la voiture, s’est mis à genoux les bras levés en l’air en criant : chasseurs, ne me tuez pas, je suis Alsacien, prenez ma voiture, tout ce que j’ai, faites-moi prisonnier. / Il est passé ce matin ici un train de 600 prisonniers allemands …/….
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