LARGE Benoît, Elie,

Fiche d’identité :

                                                                                           
Benoît, Elie, LARGE                                            
 le : 19 janvier 1886 à Saint Vérand (Saône et Loire)  Taille 1m76 , degré d’instruction : 3
Profession : cultivateur
Campagne contre l’Allemagne du : 4 août 1914 au 16 avril 1917

Régiments :

27e régiment d’infanterie
Tué à l’ennemi le 17 avril 1917 au Mont Cornillet près de Reims
Mort pour la France.
Voir son registre matricule (archives départementales Saône et loire) (PDF)
Voir son acte de décès.(JPG)
Elie Large photos et bagues (PDF)
Bijoux par E.L  (PDF)

Note de Madame Constance Large-Berger :
J’ai découvert ces bijoux dans un grenier sans lumière et il faisait presque nuit.
En 1997, la maison familiale en Bourgogne, était sur le point d’être vendue.
Les arbres se paraient d’or car l’automne s’annonçait.
Il fallait ramasser au plus vite les quelques objets qui restaient encore ça et là parmi les toiles d’araignées dans le grenier. Travail pénible dans le froid, la saleté et le manque de lumière.
Poussée comme par une présence invisible vers une valise couverte de poussière, je l’ouvris dans l’obscurité. Je tirais alors des boîtes sans valeur.
Mais la plus petite, de couleur blanche attirait mon attention. Fatiguée,  je me empressée de redescendre avec mes découvertes que j’avais hâte de regarder dans le salon.
C’est ainsi que se trouvaient mêlés des boutons des pièces à trou et des bijoux gravés aux initiales de mon grand père R.L, de sa mère A.L, et de son père E.L mort sur le front.
A l’époque, bien sûr, cela m’a beaucoup émue. J’ai ramené tout ces souvenirs précieusement, mais je ne comprenais pas d’où cela venait, ni comment c’était fait. Pour moi, la Grande Guerre de 14-18 représentait  la barbarie, le feu,  les poilus , les tranchées.
A la fin des années 90,  alors que j’apprenais  le travail du métal, la création des bijoux, il m’est arrivé de sortir parfois ces  de leur coffret ces bijoux mystérieux pour les regarder et comprendre leur fabrication. Je pensais qu’ils étaient créés par des bijoutiers spécialement pour les soldats et leur famille, avec des matériaux simples.
J’ai réalisé une bague m’inspirant d’un de ces motifs en 2004 car je le trouvais joli.
C’est en préparant l’interview pour l’émission de TV5 Monde Nec Plus Ultra que j’ai cherché à connaître  « le Bois Brûlé » gravé en 1916 sur un cœur et coupe papier. Le Bois Brûlé est un lieu dit se trouve près  de Verdun.
La révélation vient d’un site Internet parlant précisément de ces bagues singulières. Même si on m’avait raconté que les soldats façonnaient des objets en effet, on apprend que pendant cette guerre les soldats écrivaient, sculptaient, jouaient du théâtre, de la musique quand ils le pouvaient.
Ils redevenaient des êtres humains, artistes avec des moments de joie et de création. Les bijoux sont réalisés avec des éclats d’obus, le l’aluminium du cuivre, de l’or parfois.
Je réalise à présent que mon arrière grand-père Elie Large était doué pour l’art du bijou et qu’il m’a guidé vers cette voie à travers l’invisible.
Ces œuvres faites avec amour pour sa famille et retrouvées presque par hasard, dans l’indifférence familiale, lui rendent hommage. Malgré la peine des générations, il se crée un devoir de transmission et ce travail de sublimation par la reconnaissance de ses créations transcende les atrocités. Il laisse ainsi son emprunte à travers le temps.
Il semble important de souligner que la guerre de  1914-1918 n’est pas que du combat, mais malgré le désespoir, les hommes prouvent qu’ils peuvent aussi créer et revivre à chaque moment de liberté.