Soldats polonais

La Première Guerre mondiale suscite de l’espoir parmi de nombreux émigrés polonais vivant en France, rêvant de la renaissance de leur pays, alors en grande partie sous la domination de l’Empire russe, allié de la France, et pour le reste, sous contrôle de l’Empire allemand et de l’Empire austro-hongrois, ennemis de la France. Beaucoup d’entre eux s’engagent dans l’armée française, y compris dans la Légion étrangère, sans distinction particulière. Avec l’effondrement de l’Empire russe lors de la révolution de février 1917, la France est alors en mesure de former une armée polonaise sur son territoire, officialisée par un décret présidentiel du 4 juin 1917, et qui atteint près de 100 000 soldats. Cette armée reçoit son drapeau national lors d’une cérémonie aux Invalides le 15 octobre de la même année. En janvier 1918, le 1er Régiment de chasseurs polonais est créé, renforcé par des volontaires polonais venus des États-Unis ainsi que par environ 1 500 prisonniers de guerre allemands d’origine polonaise.

En juillet 1918, le général Józef Haller prend le commandement de cette armée. Ancien dirigeant des légions polonaises formées sous l’égide de l’Empire austro-allemand pour lutter contre la Russie, Haller rompt avec les Empires centraux en février 1918 pour rejoindre les forces de l’Entente. Il rassemble autour de lui des survivants des trois brigades légionnaires ainsi que des éléments du 2e corps polonais issus de l’armée russe.

Dès lors, l’armée, surnommée « armée bleue » en raison de la couleur bleu horizon de ses uniformes, similaires à ceux de l’armée française, est communément appelée « l’armée Haller ». En 1919, cette armée est déployée en Pologne, où elle participe aux combats sur le front ukrainien contre les bolcheviques durant la guerre soviéto-polonaise (1919-1921), ainsi qu’à la guerre polono-ukrainienne de 1918-1919.