Glossaire

Boche

Le terme « boche » était une insulte utilisée par les soldats français pendant la Première Guerre mondiale pour désigner les soldats allemands. L’origine du mot est incertaine, mais il pourrait dériver de l’argot militaire ou d’une déformation de termes allemands tels que « deutscher » (Allemand) ou « Kaiser » (empereur).

Ce mot avait une connotation péjorative et était utilisé pour exprimer le mépris et l’hostilité envers l’ennemi. Bien que ce terme ait été largement utilisé pendant la guerre, il a également été employé dans la culture populaire et a perduré dans le langage courant, bien que son usage soit désormais considéré comme offensant.

Le terme « boyau » désignait un couloir ou une tranchée étroite reliant les différentes lignes de tranchées principales. Ces boyaux permettaient aux soldats de se déplacer, de communiquer, et de transporter des équipements en relative sécurité, tout en restant protégés des tirs ennemis. Les boyaux étaient souvent sinueux pour limiter les dégâts causés par les tirs d’artillerie, et ils jouaient un rôle crucial dans le réseau complexe des tranchées.

Un « fusant » est un obus qui explose en l’air au-dessus des troupes adverses. Pour cela, il est muni à son sommet d’une « fusée » réglée pour déclencher l’explosion de l’obus au bout d’un temps calculé à l’avance, en fonction de la distance à la cible. Le « fusant » est composé d’un explosif et de billes de plomb ou d’acier, appelées shrapnels, qui sont projetées dans toutes les directions lors de l’explosion. Ce type d’obus était utilisé pour maximiser les dégâts contre les troupes à découvert, en causant des blessures par éclats et en semant la panique parmi les soldats.

Pendant la Première Guerre mondiale, le terme « les lourds » désignait principalement l’artillerie lourde. Ce type d’artillerie, qui comprenait des canons, obusiers et mortiers de gros calibre, jouait un rôle essentiel dans les batailles en raison de sa capacité à détruire les fortifications, les tranchées et à bombarder des positions ennemies à longue distance.

Les « lourds » étaient cruciaux dans des batailles comme Verdun ou la Somme, où la guerre de positions dominait. Ces armes étaient redoutées pour leur pouvoir destructeur et leur capacité à infliger de lourdes pertes. Les soldats de l’artillerie lourde étaient également surnommés « les lourds ». Ils travaillaient dans des conditions difficiles, souvent loin des premières lignes, mais leur impact sur le champ de bataille était déterminant.

Le terme pouvait aussi, de manière plus informelle, désigner certains régiments ou divisions réputés pour leur poids dans les opérations, que ce soit au sens figuré (force de frappe) ou au sens propre (équipement lourd).

Le mot « marmite » était utilisé par les soldats pour désigner un obus d’artillerie allemand, en particulier ceux de gros calibre. L’origine du terme vient de l’idée que l’explosion de l’obus ressemblait à une marmite qui éclate, provoquant un souffle et des éclats qui se répandent tout autour. Le bruit et les secousses causés par l’explosion renforçaient cette comparaison avec une marmite bouillonnante. Les soldats parlaient souvent de « marmitage » pour évoquer un bombardement intense.

Pendant la Première Guerre mondiale, le terme « petit bleu » faisait référence à une forme de communication utilisée par les soldats. Il s’agissait de courts messages écrits sur des papiers légers et envoyés par le service télégraphique ou postal. Ces messages étaient souvent destinés à informer rapidement des familles ou à transmettre des nouvelles sur le front.

Le « petit bleu » était généralement rédigé sous forme de télégramme, permettant un échange plus rapide que la lettre classique. Ce moyen de communication était très apprécié des soldats et de leurs proches, car il permettait de maintenir un lien direct, malgré les conditions difficiles de la guerre.

Le terme pouvait également désigner des avis officiels ou des ordres transmis par des moyens télégraphiques au sein des unités militaires.

Le terme « piou-piou » est utilisé pour désigner de jeunes soldats depuis 1838.

En 1886, Lucien et Georges Richard fondent la Manufacture dijonnaise des biscuits Pernot. Sept ans plus tard, l’entreprise lance un biscuit appelé « piou-piou ». Pour soutenir le moral des troupes, la biscuiterie crée une boîte à biscuits décorée aux couleurs de la France.

Le terme « poilu » associé aux combattants de la Première Guerre mondiale trouve ses origines bien avant cette période, remontant aux campagnes napoléoniennes où il servait déjà à désigner un soldat courageux. Lors du conflit de 1914-1918, le mot « poilu » est remis au goût du jour dès l’automne 1914 pour caractériser les soldats aguerris présents sur le front. Ce terme revêt une forte dimension nationale, étant réservé spécifiquement aux soldats français.

Sur le plan culturel, « poilu » va bien au-delà de la simple référence à la pilosité et englobe un ensemble de caractéristiques physiques et morales, telles que l’animalité, la rusticité et l’héroïsme. Il désigne ainsi un soldat des tranchées particulièrement valeureux, qui a connu le baptême du feu, se distinguant des « bleus » ou « bleuets », ces jeunes soldats tout juste arrivés au front.

Le terme « shrapnell » désignait un type particulier d’obus rempli de projectiles, du nom de l’inventeur du minuteur qui provoque l’explosion, le général anglais Henry Shrapnel. Conçu pour exploser en vol, l’obus libérait 200 à 300 balles de plomb capables de percer un crâne non casqué, dispersant ainsi de nombreux fragments métalliques sur une large zone pour maximiser les blessures infligées aux troupes ennemies. Ce type de munition était particulièrement redouté sur les champs de bataille en raison de sa capacité à causer des blessures graves.

Pendant la Première Guerre mondiale, le mot « singe » désignait familièrement une conserve de viande consommée par les soldats français. L’origine exacte du terme n’est pas certaine, mais il semblerait qu’il soit lié à la ressemblance de la texture de la viande en conserve avec celle du singe ou simplement par moquerie. Cette conserve était généralement du bœuf en boîte, parfois qualifiée de « singe à l’huile » par les poilus. C’était un aliment de base du ravitaillement, souvent critiqué pour sa monotonie et son goût.

Le terme « zouave » désigne à l’origine un membre d’un régiment d’infanterie légère de l’armée française, qui était composé principalement de soldats d’Algérie, en particulier de la région de Kabylie. Les zouaves se sont illustrés par leur bravoure et leur esprit de corps lors de diverses campagnes militaires, y compris pendant la Première Guerre mondiale.

Leur uniformité distinctive, caractérisée par un pantalon bouffant, une veste courte, et un fez, leur conférait une allure reconnaissable sur le champ de bataille. Le terme est également devenu un symbole de courage et de sacrifice, souvent utilisé de manière affectueuse ou respectueuse pour désigner des soldats en général, en particulier ceux qui se distinguaient par leur bravoure.